La question divise, passionne, perturbe : combien de temps devrions-nous laisser nos enfants devant un écran ?

Les recommandations pleuvent et il nous semblait important de faire un résumé de ce qui est connu en la matière.

Les chiffres autour du monde

Comme pour beaucoup d’autres éléments, en matière d’éducation il y a ce que l’on dit… et ce que l’on fait. Les statistiques les plus récentes indiquent qu’en Amérique du Nord, les enfants en dessous de deux ans passent en moyenne 50 minutes devant un écran par jour, cela passe à 2h30 pour les enfants de 2 à 4 ans. En France, deux tiers des enfants de moins de 2 ans regardent des écrans quotidiennement. Ces chiffres n’existent pas pour la Suisse, mais nous pouvons supposer qu’ils seraient relativement semblables.

Après seulement une heure d’écran par jour, les enfants réagissent notamment par une perte de curiosité et d’inventivité. Ceux qui y sont exposés tous les jours ont également plus de difficultés à se concentrer et n’arrivent pas à maîtriser leurs sauts d’humeur.

Cela s’explique entre autres par le fait que les écrans sont des objets qui se « suffisent à eux-mêmes ». Ils fournissent assez, voire trop, de stimuli et l’enfant ne ressent pas le besoin de chercher l’interaction avec l’adulte.

Les pratiques des éducateurs par rapport aux écrans

Estelle fait partie du binôme de direction de notre crèche Babilou de Mies. Après plusieurs années d’observation elle a constaté que les enfants particulièrement exposés aux écrans ont des comportements typiques, qui peuvent devenir problématiques sur le long terme. Ils s’ennuient plus vite et manquent parfois de vocabulaire, cela complique leurs rapports avec leurs camarades.

« A Babilou Mies, nous n’utilisons aucun écran, par contre les enfants peuvent profiter d’une salle lumineuse. Ils découvrent différentes lumières et contrastes de couleurs dans un environnement adapté à leur âge. »

Le conseil d’Estelle

Eviter absolument les écrans au lever, au coucher et au moment du repas. Ce sont les périodes de la journée où il est le plus important que l’enfant puisse être concentré sur ce qu’il fait et non sur-stimulé.

Une des solutions

Deux points importants sont la prise d’autonomie de l’enfant et la conscience du temps d’écran réel. Une solution parmi d’autres est de mesurer cela grâce à un support et une des possibilités existantes est le Bizzy !
Cet objet a été inventé par Sandra Delavy-Gaiddon, qui se décrit elle-même comme « designer et maman ». Elle a été inspirée par l’expérience pratique avec ses propres enfants, où elle s’est rendu compte qu’il est compliqué et chronophage de gérer ce sujet au jour le jour pour des parents occupés.

Pour éviter de devoir passer par une application, elle a créé ce petit animal où les enfants peuvent introduire des pièces correspondant à un certain temps de visionnage possible. Elle recommande de définir un temps d’écran par semaine pour faciliter leur compréhension. Le support visuel leur donne une meilleure appréhension du temps qui passe et surtout, au lieu de les brider, cela leur apporte la liberté de décider quand et comment ils utilisent le temps autorisé.

Sandra a travaillé avec des professionnels de la petite enfance, psychiatres, personnel médical scolaire et éducateurs pour perfectionner son invention et qu’elle réponde aux besoins des plus petits. Pour correspondre à la vision de sa créatrice, le Bizzy est en bois et entièrement mécanique, il fonctionne sans pile. Plus de détails sur son site internet.

Mais attention, le point le plus important est qu’il n’est pas possible d’acheter une solution « miracle ». Il faudra toujours s’impliquer en tant que famille.

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Les clés du succès 

• Redonner du pouvoir à l’enfant. Lui dire qu’il peut éteindre un écran, que ce soit parce que le contenu l’ennuie, parce qu’il n’a pas envie de voir ce qui y passe, parce qu’il préfère commencer une autre activité
• Éviter les écrans dans la chambre, que ce soit télévision, téléphone, tablette ou même console
• Quand c’est possible, ne pas laisser l’enfant seul avec un écran, et initier une interaction, des échanges basés sur l’histoire ou autre
• Faire attention aux moments-clés: évitons de les exposer le matin au lever, le soir au coucher et pendant les repas
• Avoir conscience du temps réel : mesurer pendant une semaine et adapter nos pratiques en conséquence